Article Premier des statuts de la CFTC
La Confédération se réclame et s'inspire, dans son action, des principes
de la morale sociale chrétienne. Les positions qu'elle prend devant les
problèmes de l'organisation économique et sociale, avec le souci de la
prospérité de la nation, sont donc dictées par la préoccupation de préparer
le triomphe d'un idéal de paix en faisant prévaloir l'esprit de fraternité
et les exigences de la justice.
Elle estime que l'homme est l'élément essentiel de la production, dont il
est à la fois la cause et le but. Il importe donc que les conditions mêmes
de la production permettent le développement normal de la personnalité
humaine par la juste satisfaction de ses besoins matériels, intellectuels et
moraux, dans l'ordre individuel, familial et social.
Elle constate que les conditions actuelles de la production ne permettent
pas d'atteindre ce but, et elle estime nécessaire de transformer ces
conditions de manière à assurer un meilleur emploi des forces productrices
et une répartition plus équitable des fruits de la production entre les
différents éléments qui y concourent.
Elle entend accomplir ces transformations, non par le développement
systématique des antagonismes de classe, mais par une organisation
économique conçue de telle manière que la dignité et l'indépendance des
travailleurs et de leurs groupements y soient totalement respectés.
La Confédération entend poursuivre par tous les moyens légitimes auprès
des organismes politiques et économiques, nationaux et internationaux,
l'aboutissement de ses justes revendications. Elle déclare que les pouvoirs
publics doivent reconnaître et réserver la plus large place à la
représentation des intérêts professionnels et économiques, et associer le
syndicalisme ouvrier à la politique économique du pays : mais elle estime
que, pour le bon ordre de la vie publique, les organisations syndicales
doivent distinguer leurs responsabilités de celles des groupements
politiques, et elle entend garder à son action une entière indépendance à
l'égard de l'Etat, des Gouvernements et des partis.
Décidée à utiliser au maximum les sources éducatives propres au mouvement
syndical, elle entend d'autre part faire appel au concours des forces
intellectuelles, morales et religieuses susceptibles de servir la formation
des travailleurs en fonction des responsabilités qui leur incombent dans une
organisation démocratique de la vie professionnelle et économique.
Bornant strictement son action à la défense et à la représentation des
intérêts généraux du travail, la Confédération assume la pleine
responsabilité de cette action qu'elle détermine indépendamment de tout
groupement extérieur, politique ou religieux. |