Les tractsSolidarité !!?? Vous avez dit solidarité !Dans ce domaine, comme dans bien d'autres, il y a les paroles et les actes. Ces dernières semaines ont mis en évidence que sous couvert d'actions communes destinées à sauvegarder le pouvoir d'achat des fonctionnaires on assiste à une course à « la couverture à moi ». Depuis septembre 2004 un front uni des fédérations de fonctionnaires argumentait en direction du ministre de la fonction publique et du gouvernement pour obtenir une hausse des rémunérations des agents de la fonction publique garantissant leur pouvoir d'achat. Des documents communs ont été réalisés, plusieurs réunions communes se sont tenues pour coordonner les actions. Que reste-t-il de ce front commun ? Le 20 décembre, la CGC fonction publique quitte l'intersyndicale en évoquant avoir obtenu une réforme (supposée) profonde de l'organisation du corps d'attaché d'administration. Ainsi, l'action commune centrée sur les salaires des agents de la fonction publique vole en éclats du fait de l'obtention (supposée) d'une revendication catégorielle. Les agents les moins favorisés de la fonction publique apprécieront. Mais d'autres organisations syndicales ne sont pas en reste dans la technique de « la couverture à moi » au nom de la solidarité. Ainsi, lors de la dernière réunion intersyndicale du 6 janvier, la FSU a clairement indiqué que la journée d'action du 20 janvier aurait eu lieu de toute façon, car elle avait décidé de combattre ce jour le projet de loi Fillon sur l'Éducation. L'UNSA, ne voulant pas être en reste emboîtant le pas à la FSU. Pendant le même temps, des manœuvres sont menées au sein des ministères pour organiser le défilé du 20 janvier non par organisation syndicale, ce qui est la tradition et montre la cohésion, mais par ministère. On comprend bien qui veut tirer le bénéfice de cette journée d'action quand on sait que l'éducation nationale représente à elle seule la moitié des effectifs de la fonction publique et que deux organisations syndicales ont le quasi-monopole de la représentation syndicale et que des organisations révolutionnaires cherchent à s'infiltrer dans le débat syndical. Pour les salariés, qui ne voient pas bien la différence qu'il y a entre une action menée par des organisations syndicales représentant tous les secteurs d'activité et toutes les catégories de personnels et celles qui ne représentent qu'une catégorie ou un secteur d'activité, ce qui vient de se dérouler vient leur rappeler que le terme solidarité n'a pas la même signification pour tout le monde. Là aussi il y a la parole et les actes. Enfin pour couronner le tout n'oublions pas la journée du 5 février qui brouille un peu plus le message. Ainsi, d'une action commune pour la défense du pouvoir d'achat des agents de la fonction publique, décidée en commun début décembre, on est arrivé à une série d'actions destinées à regrouper des mécontentements divers voire opposés entre eux. On est bien loin de la défense du bien commun et de la solidarité. |