Les tractsL'art de paraîtreLe nouveau Ministre de la Fonction Publique a bien compris qu'il est plus facile de paraître faire une action positive que de la faire réellement. Dans une lettre d'information en direction des agents de la fonction publique il aligne une série de mesures «révolutionnaires» prises depuis son arrivée au Ministère de la Fonction Publique. Qu'en est-il réellement ?Il indique d'abord qu'il a clos le dossier retraite avec bonheur par la transposition du dispositif carrières longues aux agents de la fonction publique. En réalité il s'agit d'une imposture. Le Ministre, très satisfait de lui, a donné l'impression aux médias d'avoir cédé, en partie, aux demandes des fédérations syndicales or en réalité il n'a rien donné. En effet, la loi sera examinée par le Parlement en octobre avec date d'application au 1er janvier 2005, or pour demander la liquidation de sa pension il faut demander celle-ci 6 mois avant la date de départ à la retraite. Ainsi un agent ayant 59 ans au 1er janvier 2004 ne bénéficiera de rien du tout et au mieux, un agent ayant 59 ans en décembre 2004 bénéficiera de 6 mois de bonification. Autant dire que les plus âgés seront les moins favorisés. Bravo pour la mesure de justice ! ! ! ! Enfin le calendrier de mise en œuvre étant étalé jusqu'en 2008, les agents rempliront de moins en moins les conditions et à son terme plus personne ne sera concerné. Après avoir différé le plus possible une négociation, le dispositif mis en œuvre, au nom de l'équité privé-public, est inopérant pour les agents de la fonction publique ayant commencé à travailler très jeunes. A cette occasion, nous saluons Jacques Voisin, Président de la CFTC, qui a relayé, par courrier adressé au Ministre de la Fonction Publique, la désapprobation totale qu'a exprimée la délégation de l'INTERFON - CFTC à l'issue des réunions consacrées aux mesures à prendre pour appliquer aux fonctions publiques le dispositif «carrières longues». En ce qui concerne la situation des non-titulaires en CDD qui préoccupe tant le Ministre, celui-ci oublie d'indiquer que le Gouvernement est dans l'obligation, sous peine de sanction de la part des autorités européennes, d'appliquer au 1er juillet de cette année une directive européenne datant de 1999 qui interdit l'usage abusif des CDD. Vouloir faire croire que l'on agit dans l'intérêt des personnels, alors que ceci relève de la supercherie ne dure qu'un temps. Lors d'une première rencontre, le Ministre nous avait indiqué qu'il n'y avait pas de dialogue social possible sans relation de confiance avec les partenaires syndicaux. On peut dire, dès maintenant, que la confiance disparaît très rapidement et avec elle un dialogue social constructif. |