Les tractsLe Printemps 2003 n'a été que le prélude d'un automne qui s'annonce chaud et agitéRetraites : louvoiements gouvernementaux ! Avril : ne te découvre pas d'un fil ! Sublimer : faire passer de l'état solide à l'état gazeux (version chimique) ; transposer les pulsions sur un plan supérieur de réalisation de façon consciente ou non (version psychanalyste) donc agir sur le subconscient. Tout d'abord, quelques citations ou rappels afin de planter le situation sociale de cette année 2003. Nous avons fait clairement comprendre à nos dirigeants (à l'État-Patron) politiques et administratifs de la Fonction Publique que la CFTC était prête à aborder tous les dossiers chauds de 2003 : retraites, GRH, salaires, emplois, décentralisation et réforme de l'État, etc… Courant janvier, février des contacts divers et variés ont eu lieu à tous niveaux (Fonction Publique, Matignon ... ) pour bien clarifier les dossiers, le cadre et le calendrier des concertations voire négociations, à savoir :
Coup de tonnerre le 8 mars lorsque le Ministre de la Fonction Publique, annonce qu'il repousse à l'automne les discussions salariales pour 2004-2005. Donc 2003 risque fortement de se traduire par une nouvelle année blanche et le pouvoir d'achat des actifs et de nos amis retraités va encore dégringoler ! Inacceptable pour la CFTC ! Sans compter la douche froide reçue par nos amis ATOS de l'Éducation Nationale le 28 février à Rouen lors de la clôture des assises des Libertés Locales où le Premier Ministre a annoncé leur transfert unilatéral vers la Fonction Publique Territoriale. Retraites : la machine est en route ; Salaires : la machine est en panne : Rappelons que pour la CFTC la question des retraites est d'abord et avant tout une question de société que résume notre attachement au système par répartition ou par budgétisation pour ce qui est des fonctionnaires de l'Etat. Cette conception s'inscrit dans notre volonté de solidarité entre tous les salariés et entre les générations. Sauvegarder le système par répartition a toujours été l'axe principal de notre action. Mais ce système n'a de sens que s'il perdure et garantit au futur retraité un pouvoir d'achat analogue à celui dont il a bénéficié alors qu'il était en activité, avec notamment la prise en compte des indemnités et la prise en compte de la situation familiale (compensations familiales). Les Fonctionnaires ont un régime spécifique auquel nous sommes profondément attachés. La logique du code des pensions s'inscrit dans la conception statutaire de la Fonction Publique. C'est la raison pour laquelle toute remise en cause d'éléments fondamentaux du code des pensions, notamment le calcul sur le dernier indice détenu, porterait atteinte au statut général. Nos métiers, dans leur diversité, comportent une spécificité fondée sur le service rendu à la collectivité à laquelle nous appartenons. C'est cela qui justifie des règles particulières dans la gestion de nos recrutements, de nos carrières et de nos retraites. Tout cela forme un tout indissociable que nous entendons défendre pour garantir nos retraites et le devenir de la Fonction Publique au service de l'intérêt général. Dès le 20 mars, sept groupes thématiques de travail se sont mis en place et ont beaucoup travaillé mais pour quels résultats ? Le Gouvernement avait deux choix, celui de mettre, d'entrée, sur la table les mesures qu'il comptait prendre ou bien celui de jouer avec un calendrier d'annonce. Il aurait pu prendre sur-le-champ des mesures dans la seule Fonction Publique. Il a choisi la technique du calendrier en annonçant au CES début février qu'en avril il dévoilerait ses intentions, consulterait ensuite et arrêterait en mai le projet de loi à soumettre au Parlement en juin. "Subliminal" le traitement du dossier retraites : en réalité, c'est moins par cette concertation en trompe-l'oeil que par les réactions que suscitent leurs déclarations précautionneuses et les demi-aveux publics que les ministres concernés testent la réceptivité de leurs interlocuteurs aux mesures envisagées. Le Gouvernement révèle par touches successives, quasi subliminales, avec des interventions millimétrées, ses projets. Le programme des groupes de travail servant à distiller, à doses homéopathiques, le contenu de la réforme à venir. Ainsi, le Gouvernement pensait que tout serait déjà clair sur les solutions retenues, alors que les ministres concernés annonçaient, contre toute évidence, que "rien n'est décidé". Les annonces d'avril étant connues ont suscité des réactions diverses et hostiles menant vers un large front du refus. Que devient le dialogue social dans tout ceci ? Le Gouvernement avait tort de vouloir, par facilité et habitude (voir la mise en œuvre de la décentralisation), contourner le dialogue social. Cela a été le sens de la mobilisation CFTC Fonction Publique du 3 avril et de la grande manifestation plurisyndicale du 13 mai. Nous avions toujours indiqué au Gouvernement que nous n'étions pas dupes sur la méthode utilisée et nous la condamnons toujours. Nous attendons le retour à la politique contractuelle avec les organisations syndicales prêtes à la pratiquer. Sinon l'exaspération gagnera tout le monde et nul ne sait ce qui pourrait se passer. Une négociation salariale s'annonce urgente. Enfin, il faut aussi se rendre à l'évidence, tous les syndicats n'ont pas la même approche du dialogue social et ne sont pas prêts à déboucher sur des accords qui reviendraient à accepter un partage de la responsabilité. Ces organisations portent elles aussi une lourde responsabilité dans la régression actuelle du dialogue social. La Manifestation Nationale CFTC du 1er mai 2003 à Paris prenait encore plus d'importance : « Pour nos retraites : tous solidaires pour une retraite personnalisée à partir de 37,5 ans de cotisations pour tous, salarié du privé ou agent d'une des Fonctions Publiques.». |