Les tractsLe contrat court : un tremplin instable vers un emploi durableEn 2002, 1 400 000 salariés étaient en contrat temporaire, soit deux fois plus qu'en 1991. La Direction de l'Animation, de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares - Ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité) à l'origine de l'étude, constate par ailleurs que ces formes d'emploi qui, traditionnellement augmentaient en période de chômage élevé, progressent également lorsque le chômage diminue. Elles permettent aux entreprises de bénéficier de plus de flexibilité. Pour les salariés, même si ces contrats peuvent permettre d'accéder à un emploi stable (surtout dans le cas des contrats à durée déterminée), cette situation précaire est parfois difficile à vivre. Ils rendent, en effet, difficile les projets à long terme tels que l'accès à la propriété ou la naissance d'un enfant. S'ils permettent aussi d'accéder à un emploi et, de cette façon, d'éviter l'engrenage de l'exclusion, ces contrats temporaires font, en quelque sorte, office de zone transit où il est compliqué voire impossible d'avoir des projets d'avenir, si ce n'est d'accéder à un contrat à durée indéterminée qui pourra rendre envisageable de tels projets. L'étude de la Dares précise que l'industrie et la construction "recourent trois fois plus à l'intérim que le secteur tertiaire et que plus une entreprise est grande, plus elle utilise ce type de contrat". Le CDD est très utilisé dans le tertiaire, particulièrement dans les activités récréatives, culturelles et sportives (28 % des contrats) et aussi dans l'éducation (13 % des contrats). Enfin, 58 % des titulaires de CDD sont des femmes et 66 % des intérimaires sont des hommes. Le recours à l'intérim et au CDD peut se justifier en raison d'une conjoncture difficile ou du caractère saisonnier d'une activité ou pour des missions courtes ou des remplacements. Il convient, cependant, d'être vigilant afin qu'un tel recours ne devienne pas une pratique systématique des entreprises pour bénéficier d'une main-d'œuvre plus flexible au détriment de salariés. |