Les tracts

Le paradoxe pénurie de main-d'œuvre et chômage de masse

La baisse anticipée de la population active à partir de 2006 est souvent présentée comme un moyen d'équilibrer l'offre et la demande sur le marché du travail. Elle devrait permettre de résorber en partie le problème du chômage.

Une étude réalisée par le Centre d'Etudes et de Recherches sur les Qualifications (Cereq) entre 2001 et 2002 sur les métiers du bâtiment, de l'hôtellerie - restauration et divers métiers des métaux et de l'électricité, révèle ainsi que, malgré l'existence d'une main d'œuvre qualifiée et disponible sur ces secteurs, de grandes difficultés de recrutement subsistent.

On constate, en effet, que l'ajustement entre offre et demande d'emploi, soumis aux perceptions qu'ont les demandeurs d'emploi des métiers et des secteurs d'activité ainsi qu'aux représentations que les entreprises ont du travail, s'opère difficilement. Au-delà de la précarité des emplois proposés et de la faiblesse des niveaux de rémunération, certains métiers ou secteurs souffrent d'une "mauvaise réputation" auprès des demandeurs d'emploi.

Pour les entreprises, la difficulté est souvent accrue par un écart entre représentation et réalité du travail, qui les conduit à rechercher des profils très ciblés pour des postes qui ne nécessiteraient pas une telle exigence.

Le danger réside dans ce que ces difficultés de recrutement s'accentuent dans les années à venir, avec la baisse de la population active, sans pour autant que le chômage se résorbe aussi manifestement qu'espéré.