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Air France : turbulences droit devant

La direction d'Air France a confirmé en CCE, le 28 juin, son intention de supprimer 5 122 postes d'ici fin 2013, soit 10% de ses effectifs. Si l'on déduit 1 712 départs naturels non remplacés, il resterait 3 410 emplois à supprimer, dont deux tiers concernent des personnels au sol. La direction promet un plan de départs volontaires, sans licenciement, mais seulement à condition que les syndicats signent le plan de redressement, qui prévoit 2 milliards d'euros d'économies en trois ans. À défaut de signature, la direction menace de remettre en cause les accords existants et de procéder à des départs contraints. Problème, même si les syndicats signent le plan, aucune garantie sur l'emploi n'est donnée au-delà de 2013. "Ce chantage ne nous convient pas, la direction doit lancer le plan de départs volontaires sans condition, estime Olivier DUTHEIL, secrétaire général du syndicat national du groupe Air France, SNGAF-CFTC. Nous pourrons ensuite rediscuter calmement du plan de redressement, car en l'état actuel, je ne crois pas du tout aux vertus de ce plan pour remettre à flot l'entreprise". Une lettre ouverte a été envoyée à la direction pour que les salariés soient consultés par référendum. La CFTC chez Air France reste sereine : "La direction ne peut pas remettre en cause les accords existants pendant une durée légale de 15 mois. Par ailleurs, le PDG est assez isolé au sein de la holding, il n'a pas d'appui politique dans le nouveau gouvernement, et le ministre des Transports a fait savoir qu'il n'acceptera pas de licenciements dans une entreprise comme Air France", rappelle Olivier DUTHEIL.