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Findus : les salariés inquiets pour leur usine

Après avoir accepté des concessions sur leur temps de travail, les salariés de Findus à Boulogne-sur-Mer redoutent le démantèlement du groupe et la vente de la marque à un fonds d'investissement. "C'est un marché de dupes ", s'insurge Laurent PRÉVOT, délégué CFTC. En août, les syndicats ont signé un accord, acceptant notamment de renoncer à des jours de RTT et de faire des journées plus longues, afin d'augmenter la compétitivité de leur usine, de développer le site et l'emploi. Un mois après, la CFTC apprend que le groupe, détenu par le fonds d'investissement Lion Capital, va être découpé en trois pôles géographiques et vendu au plus offrant. Une décision qui n'est pas surprenante après les pertes subies par le groupe sur le marché anglais et sa déception de ne pas pouvoir racheter Findus Italie. "Le risque aujourd'hui est que Findus France soit racheté par le fonds d'investissement Permira, uniquement intéressé par la marque et par le marché franco-espagnol, et qui s'empressera de fermer l'usine de Boulogne pour produire le poisson à moindre coût dans ses usines, plus grandes, en Allemagne et en Italie", explique Laurent PRÉVOT. Les syndicats ont organisé plusieurs débrayages, ont fait venir deux actionnaires sans obtenir de garanties sur la pérennité du site. Ils ont alerté les politiques, qui devaient accorder des aides publiques à l'investissement, puis ont déposé un droit d'alerte et lancé une expertise économique. " Le marché français se porte bien et l'usine de Boulogne a fait 8,5%de croissance l'année dernière, on veut bien être racheté par un industriel, mais pas par un fonds d'investissement qui va fermer l'usine ! ", résume le délégué.