Points de vue sur l'actualité

Rompre avec le capitalisme financier

La crise résulte de la décision de s'en remettre à la stricte loi du marché.

Les soubresauts économiques et financiers de ces dernières semaines attestent que la crise de 2008 n'est pas finie. Ils démontrent également que nous n'avons pas su tirer les leçons des événements de 2008. Ils confirment, enfin, que le système capitaliste financier est en phase terminale et qu'il convient d'en changer rapidement sous peine de plonger le monde dans le chaos. Car, pour la CFTC, avant d'être économique et financière, cette crise est d'abord politique : elle résulte de la décision des États au début des années 1980, de s'en remettre à la stricte loi du marché. De la sphère politique, la crise s'est propagée aux sphères sociale puis économique. Il est à craindre que les politiques d'austérité présentées en Europe et aux États-Unis comme la seule issue valable à la crise auront pour effets de ralentir la croissance, d'accroître la dette et de faire porter par le monde du travail les conséquences de l'avidité d'une poignée de rentiers. L'inscription dans la Constitution de la règle d'équilibre des finances publiques pourrait bien être le dernier exemple en date de la démission des États, si elle ne s'inscrit pas dans une politique économique pensée et conçue sur le moyen terme. Pour autant, la situation n'est pas désespérée, des solutions existent. La CFTC en a.

Si une taxe sur les transactions financières est créée, je préconise d'en affecter la recette à l'investissement dans des secteurs à forte valeur ajoutée créateurs d'emplois. Il conviendrait aussi de diminuer les impôts et les taxes des entreprises qui investissent. Il serait également temps de réaliser des économies sur des mesures prises en faveur de l'emploi et qui n'ont jamais été évaluées sérieusement : je pense aux allègements de cotisations sociales. D'autres avancent aussi des propositions : mettons-nous autour d'une table et débattons-en. Il est devenu urgent de rompre avec le capitalisme financier, de jeter les bases d'une économie au service des hommes et de l'environnement, de redonner un sens à nos vies et à nos comportements économiques, de re-réglementer les conduites financières et de renouer avec les missions régaliennes de l'État au nom du bien commun dont il est garant.