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RSA jeunes : un échec programmé

Un an après son lancement, le RSA jeunes est en échec. Le gouvernement avait en effet décidé le 1er septembre 2010 d'étendre le RSA (Revenu de solidarité active) aux jeunes de 16 à 25 ans, en affichant un objectif de 160 000 jeunes, loin d'être aujourd'hui atteint. " D'après les derniers chiffres de la Caisse nationale des allocations familiales, seulement 10 092 jeunes bénéficient aujourd'hui du RSA, dont 7 500 sous forme de complément de revenus " annonce Jean-Louis DERROUSSEN, président CFTC de la CNAF. Comme pour les adultes, le RSA jeunes comporte en effet deux possibilités : le RSA " socle ", allocation de base de 467 euros pour une personne seule, et le RSA activité, destiné à compléter des revenus trop faibles. Les raisons de cet échec du RSA jeunes ne sont pas à chercher bien loin.

Les conditions d'accès au dispositif - avoir travaillé 2 ans à temps plein au cours des 3 années précédant la demande - sont en effet drastiques, ce que la CFTC avait dénoncé dès le lancement de la mesure. " La véritable intention du gouvernement en fixant des conditions aussi restrictives était de limiter le nombre de bénéficiaires " estime Jean-Louis DERROUSSEN. Résultat, le dispositif laisse de côté de nombreux jeunes en difficulté, alors que la situation des moins de 25 ans ne cesse de se dégrader, avec un taux de chômage de 21,9 % en juillet 2011 (INSEE). Dans ce contexte, décrocher son premier emploi relève de la gageure, l'obstacle numéro 1 étant le manque d'expérience. " Il faut travailler avec les entreprises pour faciliter l'accès au premier emploi, suggère Jean-Louis DERROUSSEN. Cela pourrait passer par une aide liée à l'embauche d'un jeune débutant, sans aucune expérience professionnelle, sous forme d'allègement de charge ou de complément au salaire. "

À moins de 8 mois de l'élection présidentielle, l'idée trouvera peut-être un écho dans les programmes des candidats.