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Budget 2012 : taxer les (très) hauts revenus ne suffira pas

Le plan d'austérité gouvernemental prévoit la création d'une taxe de 3 % sur les hauts revenus. La mesure incluse au Projet de loi de finances 2012 sera examinée à l'automne. Cette contribution exceptionnelle, dite taxe sur les (très) hauts revenus, consiste à prélever 3%supplémentaires sur les revenus fiscaux du travail et du capital pour les personnes gagnant plus de 500 000 euros par an et par part. Elle s'appliquerait jusqu'à ce que le déficit public tombe à 3%du PIB. La mesure rapporterait 200 millions d'euros à l'État. Sur les 12 milliards à réaliser, c'est peu, - d'où le débat naissant sur un seuil d'imposition abaissé à 250 000 euros, comme en Allemagne. Mais sur le principe, cette mesure va dans le bon sens selon la CFTC. Les efforts demandés ne sont en effet acceptables que s'ils sont équitablement partagés et répartis en fonction des moyens de chacun.

Les salariés ne doivent pas être les seuls à contribuer au redressement de la situation financière du pays. D'autant qu'ils n'ont pas été associés à la création de richesses durant la période de croissance! Pour la CFTC, il est urgent de réformer en profondeur la fiscalité afin de redonner du pouvoir d'achat aux salariés et aux familles. En attendant, d'autres mesures pourraient être mises en place, comme une taxe sur les transactions financières spéculatives ou " ISF sur les personnes morales" (avec une fiscalité inversement proportionnelle à la durée de détention des titres), une taxe sur le capital immobilisé à des fins non productives (placements immobiliers, financiers...) obligeant les entreprises à réaliser des investissements créateurs de richesse et d'emploi. Ou encore la suppression de la niche fiscale Copé, qui réduit l'imposition des plus-values des sociétés qui revendent leur filiale au moins deux ans après leur acquisition (coût pour l'État : 22 milliards sur trois ans). Autant de mesures qui permettraient de renflouer les caisses, sans pénaliser les ménages.