Points de vue sur l'actualité

Élections en 2012 : TPE, travailler plus et gagner moins

Les très petites entreprises (TPE, moins de 11 emplois) ne sont pas à la fête. Une étude* de la DARES atteste d'une dégradation globale de la rémunération et de la stabilité des emplois** dans ce secteur qui représente l'écrasante majorité des entreprises et près de 20%de l'emploi dans le pays. On continue à travailler plus dans les TPE que dans l'ensemble des entreprises (36,5 heures hebdomadaires contre 35,6 heures), mais pour gagner moins, avec des salaires inférieurs de 20,4%. Un écart considérable. La précarité qui touche surtout les jeunes et les employés, plus nombreux dans les TPE, en est l'une des explications. Les hommes, en milieu de carrière, employés et ouvriers sont les plus désavantagés. En revanche, les cadres ont vu se réduire l'écart, qui est passé, entre 2002 et 2008, de -16,3%à -8,1%. Chaque année, les TPE concentrent la moitié des bénéficiaires de la revalorisation du Smic, soit 1,6 millions de salariés en 2009. À la même date, 26,9%des salariés des TPE ont été concernés par cette revalorisation contre 6,9%dans les entreprises plus importantes.

Dans certains secteurs, comme l'hôtellerie-restauration, la proportion explose pour atteindre 58%des salariés. Dans la perspective des élections professionnelles de 2012 dans les TPE, on consultera utilement les détails de cette étude de DARES Analyses (www.travailemploi-sante.gouv.fr/etudes-recherche-statistiques-de,76/). Sans oublier de télécharger, dans la "boîte à outils " de l'espace adhérent du site Internet confédéral (www.cftc.fr) la plaquette "Dialogue social dans les TPE". Pour bien se préparer à cette échéance majeure de 2012, il est, en effet, bien utile de mieux connaître les salariés des TPE afin de leur proposer une offre syndicale sur mesure!

* DARES Analyses, n°64, 30 août 2011, Emploi et salaires dans les TPE entre 2000 et 2009.
** Concernant le volet emploi, lire aussi notre article intitulé "Une reprise de l'emploi fébrile".