Points de vue sur l'actualité

Schneider Electric : des rumeurs de délocalisation à relativiser

La décision du groupe Schneider Electric d'installer trois membres de sa direction générale à Hong-Kong, et le courriel d'un dirigeant, révélé par le journal Libération, mais démenti par la direction, évoquant la suppression de 1 000 emplois intérimaires, suscitent l'inquiétude des syndicats sur l'avenir du groupe en France. Christian DESMAREST, délégué CFTC, relativise : " Je comprends l'émoi des salariés français, mais il faut quand même rappeler que depuis 15 ans la France ne représente plus que 10 % du chiffre d'affaires et 15 % des salariés du groupe, Schneider Electric a des usines partout dans le monde et ça ne me choque pas de déplacer partiellement le pôle de décision en Asie, là où la croissance est la plus forte ". Quant aux rumeurs de suppressions d'emplois intérimaires, interprétées par certains syndicats comme un prélude à des transferts de production à l'étranger, elles seraient d'abord liées, selon Christian DESMAREST, à un ralentissement de l'activité depuis plusieurs mois en France, après une reprise en 2010.

Le Comité Central d'Entreprise du 13 septembre doit apporter des éclaircissements sur ce point. Ce qui a été fait puisque la direction a de nouveau démenti l'existence d'un tel projet. Le choix stratégique du groupe de lancer ses nouvelles gammes de produits à l'étranger et de cantonner les usines françaises dans la fabrication de produits anciens n'est bien sûr pas anodin. "Concernant les prévisions d'emploi en France, nous en saurons plus à la mi-octobre quand aura commencé la renégociation de l'accord de GPEC, ajoute le délégué CFTC, et ça sera le moment d'être encore plus vigilant."