Points de vue sur l'actualité

Stages : une rentrée à la méthode Coué

Embarquées dans la loi pour le développement de l'alternance et la sécurisation des parcours professionnels du 28 juillet, de nouvelles mesures ont été prises pour encadrer les stages et éviter que les entreprises n'en abusent. Laurent WAUQUIEZ, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, s'en porte garant dans un entretien accordé à Libération le 25 août. Il s'appuie sur une étude que seuls ses services peuvent consulter, pour avancer que la moitié des stages sont rémunérés, que six stages sur dix sont professionnalisant et durent plus de deux mois.

Un optimisme qui surprend. Il annonce en outre qu'il a décidé de " traquer les marchands de stages ". Les organismes qui profitent de la détresse des étudiants pour proposer des formations bidon en échange d'une précieuse convention de stage n'ont qu'à bien se tenir ! Cette nouvelle mission assignée aux 535 inspecteurs et 1 171 contrôleurs du travail risque fort de rester lettre morte. Bien que les entreprises ne puissent plus employer de stagiaires diplômés, sauf ceux qui suivent un cursus (le stage doit être intégré dans un parcours scolaire ou universitaire), le flou persiste sur leur nature. Tant et si bien que n'importe quelle formation fait l'affaire. Autre souci : le peu de sécurisation concernant les stages de plus de six mois. Le cadrage strict réclamé par les organisations étudiantes et syndicales pour limiter les abus encore trop fréquents devrait s'appuyer sur les décrets d'application de la loi. Quand ils tomberont.