Points de vue sur l'actualité

On reconnaît l'arbre à ses fruits

Le grand emprunt, tel qu'il a été pensé, ne peut permettre à l'emploi de progresser durablement.

Le bon sens veut que l'on juge un arbre à ses fruits. Si, fin 2009, la CFTC a soutenu - du moins dans son principe - l'initiative du président de la République de lancer un grand emprunt pour relancer l'économie française mise à mal par une crise financière sans précédent, elle avait toutefois émis quelques réserves notamment concernant l'efficacité des décisions arrêtées pour relancer l'emploi. C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, la CFTC ne peux m'associer au satisfecit du président de la République vantant lundi dernier le bilan de ce qui est devenu, depuis, le " programme d'investissement d'avenir ". Le lendemain de la conférence de presse présidentielle, l'Insee révélait que, après quatre mois de baisse consécutive, le chômage repartait à la hausse, preuve que la CFTC avait vu juste : le grand emprunt, tel qu'il a été pensé, ne peut permettre à l'emploi de progresser durablement. Lorsque, en 2009 Jacques VOISIN et Philippe LOUIS, avaient été auditionnés par les ministres du Travail et du Budget alors en exercice, ils avaient avions fondé les propositions de la CFTC sur une relance de l'emploi en trois temps. Sur le court terme, d'abord, en mettant en oeuvre des grands chantiers, comme la mise en chantier d'infrastructures routières et ferroviaires, de logement sociaux, de maisons de retraites, mais aussi en favorisant le développement de l'internet à très haut débit. Sur le moyen terme, ensuite, en affectant une partie du grand emprunt à des projets précis favorables au développement durable. Sur le long terme, enfin, en finançant la recherche et le développement. Or, les mesures prises par le gouvernement favorisent le long terme au détriment de la création immédiate d'emplois. Un dernier mot pour regretter que tous les efforts consentis dans le cadre du grand emprunt soient anéantis par la politique d'austérité budgétaire. Les créations d'emplois que nous pouvions espérer d'un côté ne parviendront pas à compenser les destructions d'emplois garanties de l'autre.