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Salaire minimum : le SMIC à la peine

Finalement, ce n'est pas pour juillet, mais peut-être en août : la revalorisation du SMIC est en effet mécanique dès lors que la hausse des prix dépasse 2% depuis la dernière fixation du SMIC, qui a eu lieu en janvier 2011. Or l'indice des prix n'atteignait fin mai " que " 1,9%, pas assez pour déclencher le réajustement du salaire minimum. Quant au " coup de pouce " du gouvernement, il ne faut pas y compter. Ce serait même " une faute économique " selon le Premier ministre, François FILLON (in Nice-Matin, 28 juin). Le Smic reste donc à 9 euros brut de l'heure, soit 1 365 euros brut par mois. Mais si le Smic est une obligation pour les employeurs, dans la réalité de nombreux salariés perçoivent un salaire inférieur au minimum légal. En effet, alors que se réunissait le 24 juin le comité de suivi de la négociation salariale de branche, la Direction générale du travail a publié une étude montrant que près d'un salarié sur quatre travaille dans une branche dont la grille de salaire démarre en-dessous du SMIC. Sur les 175 branches de plus de 5 000 salariés couvertes par cette étude, 48 sont dans ce cas, représentant 2,4 millions de personnes. Elles étaient 41 en 2009. Ce qui pénalise les salariés à l'embauche mais grève aussi leurs perspectives d'évolution salariale. Les mauvais élèves pointés par le Ministère sont les organismes de formation, les prestataires de services du tertiaire, les secteurs de l'édition, de la distribution directe, de l'exploitation frigorifique, de la papeterie, de la confiserie de gros,...qui ont leur premier coefficient inférieur de quelques dizaines d'euros au Smic. Plus problématique, la différence se chiffre à quelques centaines d'euros par mois dans les secteurs de la parfumerie et des ports autonomes. Il y a du pain sur la planche pour les négociateurs de branche CFTC !