Points de vue sur l'actualité

La grande braderie est ouverte

La CFTC propose un Code du travail qui protège aussi ce même travailleur tout au long de sa vie professionnelle.

Les rapports se multiplient en ce début d'été et vont tous dans le sens d'une remise en cause des droits des travailleurs. Ainsi, le Conseil d'orientation des retraites vient-il de proposer, moins d'un an après l'adoption de la réforme des retraites, un nouvel allongement de la durée de cotisation requise pour liquider une pension à taux plein, à 41,5 années pour les générations nées à partir de 1955. Ainsi, l'Institut Montaigne (pro-patronal) invite-t-il à une réforme du dialogue social qui privilégie le contrat par rapport à la loi "y compris dans un sens qui ne soit pas plus favorable" aux salariés. De même, le Centre d'analyse stratégique préconise-t-il purement et simplement un "enterrement du droit du travail". Derrière toutes ces remises en cause se pose la manière dont sont perçues les organisations syndicales : arc-boutées sur la défense des avantages acquis de haute lutte par la grève et la manifestation, elles seraient rétives à tout changement. De fait, les manifestations de masse n'arrivent plus à infléchir les projets gouvernementaux, comme lors de la réforme des retraites de 2010, et les sondages révèlent que les salariés sont de plus en plus dubitatifs par rapport à cette modalité d'action. Reste la négociation, mais celle-ci requiert une confiance qui, aujourd'hui, a disparu. La protection des salariés est nécessaire, mais le Code du travail protège le salarié dans l'emploi ; la CFTC propose un Code du travail qui protège aussi ce même travailleur tout au long de sa vie professionnelle, qu'il soit demandeur d'emploi, en formation ou en arrêt maladie. Si par exemple, la collectivité considère qu'il est nécessaire que chacun cotise 41,5 ans pour équilibrer le système d'assurance vieillesse, les pouvoir publics doivent tout mettre en oeuvre pour qu'il puisse avoir cotisé suffisamment à 62 ans, âge légal de départ à la retraite. Il ne s'agit pas, là, d'assistanat, mais de mettre en place un projet de société où chacun ait des droits mais aussi des devoirs. N'est-ce pas ce que nous appelons à la CFTC le Statut du travailleur ?