Points de vue sur l'actualitéTélétravail : l'encourager, oui maisIls sont deux (nouveaux) ministres à s'intéresser au télétravail. Éric BESSON, ministre de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique et François Sauvadet, ministre de la Fonction publique. Le premier a lancé, mi-juillet, une étude sur le télétravail dans les grandes entreprises dont les résultats seront connus en décembre prochain. L'idée est d'encourager davantage cette forme d'organisation du travail : seuls 8% des salariés du privé sont concernés (DARES), contre une moyenne de 18%dans l'Union européenne. Le second aimerait aussi voir ce système se développer dans le public (2%des agents aujourd'hui concernés).Une négociation d'un accord-cadre est même prévue. Un rapport* du Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies devrait être présenté aux organisations syndicales, courant septembre, pour servir de base aux discussions. "Le télétravail est déjà une réalité dans les collectivités territoriales et dans certains ministères, comme la Défense ou l'Économie, sans qu'il y ait de réglementation globale, précise Denis LEFEBVRE, secrétaire général de la Fédération des agents de l'État, FAE-CFTC. Autant encadrer le mieux possible ces nouvelles organisations du travail. ". Sans que cela soit dit, le projet de développer le télétravail va dans le sens de la RGPP, Révision générale des politiques publiques, dont le premier objectif est...la réduction des coûts. " Il faut être très vigilant quant à un transfert des coûts sur les agents ", avertit Denis Lefebvre. En effet, quid de la connexion Internet, du téléphone ou de l'ordinateur familial utilisés à des fins professionnelles ? Sans oublier le risque d'isolement, d'affaiblissement du collectif et du lien syndical. Enfin, cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité du service public. Ces questions soulevées se posent aussi dans le privé, où un accord national interprofessionnel** a été signé en 2005 pour encadrer cette pratique.
|