Points de vue sur l'actualité

CHU Caen : grève pour désengorger les urgences

Arrivé en 2010, le nouveau directeur du CHU de Caen s'est trouvé devant le plus important déficit du secteur hospitalier : 109 millions d'euros. Rapporteur de l'application des 35 heures dans l'hôpital, l'intéressé n'y est pas allé par quatre chemins : 350 suppressions de postes équivalent temps plein et chasse à la trésorerie. L'accent est mis sur la chirurgie avec réorganisation douloureuse des services et récupération des subsides. Conséquence directe : cet été, les urgences ont plus que souffert d'une surcharge d'arrivées de patients en raison des fermetures saisonnières de lits dans les établissements départementaux publics ou privés. Des patients ont parfois attendu 37 heures dans les couloirs une affectation de lit ! Les salariés des urgences s'épuisent, rappelant la nuit pour vérifier de n'avoir rien oublié. "Le soignant ne se reconnaît plus dans sa mission. Il est obligé de faire des choix entre un rapport de clientèle et un relationnel aux patients qui requière information et empathie" explique Jacky HEMERY, secrétaire de la section CFTC du CHU. Cet été, il a reçu plusieurs appels d'infirmiers, voire de cadres, demandant conseil pour donner leur démission. Le 1er août le personnel des urgences a tenu à faire grève pour exprimer son malaise et demandé, en vain, une ouverture ponctuelle de lits. Jacky HEMERY a bien évidemment soutenu le mouvement. Depuis, le rythme s'est réduit, les autres établissements ont élargi leur accueil et le militant CFTC prépare activement les très prochaines élections du 20 octobre.