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Allocations familiales : encore une fausse bonne idée

Verser des allocations familiales dès le premier enfant, mais donner moins d'argent à partir du deuxième, voilà une proposition de loi qui ne convainc guère la CFTC car les familles nombreuses seraient pénalisées. Le député UMP Christian ESTROSI, relançant un vieux débat sur les allocations familiales, propose " d'allouer une somme identique à chaque enfant ", qu'il soit le premier, le deuxième ou le troisième, au motif que " son coût est identique voire décroissant ". " La CFTC n'est pas contre le principe de donner des allocations dès le premier enfant, mais si c'est pour travailler à budget constant et prendre aux familles qui ont plusieurs enfants pour donner à celles qui n'en ont qu'un seul, cela n'a aucune logique sociale ", estime Jean-Louis DEROUSSEN, président de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) et vice-président CFTC. Or travailler à budget constant paraît inévitable, car l'État n'est pas prêt à financer les 2,3 milliards que coûterait la mesure (60 euros par mois et par premier enfant). Si on divise l'enveloppe actuelle par le nombre total d'enfants, au lieu d'avoir 125 euros pour deux enfants et 283 euros pour trois enfants, les familles n'auront plus que 50 euros par enfant et seront donc pénalisées à partir de deux enfants. "Or on sait bien qu'élever trois enfants coûte plus cher ", poursuit Jean-Louis DEROUSSEN. Pour autant, le premier enfant n'est pas totalement exclu du système d'allocations familiales. "Cette proposition ne correspond pas aux attentes des familles, il vaudrait mieux, par exemple, aider les familles nombreuses qui n'ont plus d'allocation pour leur dernier enfant restant à charge, alors que les aînés majeurs continuent à leur coûter cher " conclut le président de LACNAF.

Retrouvez Jean-Louis DEROUSSEN sur RMC et France Inter dans "La CFTC dans les médias" sur www.cftc.fr

La PAJE : la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE), allouée jusqu'à ses trois ans, sous conditions de ressources de la famille, comprend une allocation de base de 180,62 euros par mois, une aide financière pour l'emploi d'une assistante maternelle agréée, et un complément de revenu, pendant six mois seulement, en cas de passage à temps partiel ou d'interruption d'activité d'un parent.