Points de vue sur l'actualité

Remise en cause des 35h : cessons de changer sans cesse les règles du jeu !

Les 35h seraient la source de nos problèmes de compétitivité et de tous les maux : c'est ce que certains tentent de démontrer depuis quelques jours. La CFTC refuse cette hypothèse en regardant la réalité. Ce dont ont besoin les salariés et les entreprises, c'est avant tout de stabilité et non de règles du jeu sans cesse fluctuantes.

Le problème de la compétitivité de notre pays n'est pas celui de la durée du travail, qui est dans la norme européenne, mais celui du choix malheureux fait depuis des années par nos entreprises en ne s'intéressant qu'au rapport compétitivité/prix. En réduisant les marges, on joue sur la qualité, on néglige le service et l'on est dans l'incapacité d'investir dans la recherche-développement. Le patronat allemand, sans cesse cité en exemple, a quant à lui, opté pour une compétitivité hors prix, en faisant le choix de la qualité, du respect des délais de livraison, d'un service après-vente performant, d'un contenu innovant, d'un design étudié, etc... Conséquence ? Un différentiel à l'exportation qui ne cesse de s'accroître entre la France et l'Allemagne.

Le coût du travail en France est lui aussi sans cesse pointé du doigt. La CFTC souhaite rappeler à tous ces détracteurs que le travail est d'abord source d'enrichissements, qu'il n'est pas anormal que les salariés soient décemment rémunérés et que notre bouclier social a permis à la France de mieux résister à la crise que d'autres.

Pour la CFTC, l'urgence est plutôt d'évaluer l'efficience des dizaines de milliards d'aides et d'exonérations diverses dont bénéficient annuellement nos entreprises. Il y a là, de toute évidence, d'importantes sources d'économie pour les finances publiques, ainsi que la possibilité de mieux utiliser des sommes dont une partie relève de l'effet d'aubaine.

Enfin, la CFTC rappelle qu'il n'y a pas si longtemps, nous était montré en exemple un pays au temps de travail peu réglementé, où les charges des entreprises étaient très faibles, où la main d'oeuvre était flexible et le licenciement facile. Il s'agissait de l'Irlande, pays aujourd'hui en faillite ! Qu'en est-il maintenant de cet exemple qu'il fallait suivre ?