Points de vue sur l'actualité

Otis : la pression n'est pas redescendue

La société Otis n'est pas très encline à renvoyer l'ascenseur à ses salariés. Un comble lorsque l'on est la première entreprise française dans l'installation et la maintenance des ascenseurs et que l'on est largement bénéficiaire ! Lors des dernières NAO, la direction a d'abord proposé une augmentation salariale de 0,75% en fixe et 1,4% au mérite, c'est dire ! "Une misère " qu'a voulu dénoncer l'intersyndicale dont fait partie la CFTC en appelant fin mai à une grève reconductible qui a été largement suivie. Objectif : obtenir une augmentation de 5% ou 100 euros de plus. Pendant neuf jours, près de 4 000 techniciens sur toute la France ont posé leurs outils. Les Franciliens se sont retrouvés au pied du siège social pour se faire entendre. En vain. " La direction qui nous avait accordé 60 euros d'augmentation l'année dernière après une grève est restée ferme " constate Abdel AIT EL MOUDDEN, Délégué Syndical Central CFTC. " Elle prétend ne pas avoir les moyens alors qu'en 2009 elle versait 200 millions d'euros de bénéfices à ses actionnaires et 300 en 2010. La redistribution n'est pas correcte ", poursuit le militant. D'autant, précise-t-il, qu'en un an la société est passée de 6 100 à 5 440 salariés. Résultat : chaque technicien doit assurer l'entretien de 125 à 150 ascenseurs par mois. "Nous n'avons pas eu gain de cause, mais l'importance de la mobilisation des techniciens a indiqué à la direction l'état de mécontentement du personnel. Chaque année les salariés subissent l'augmentation du coût de la vie sans toucher une prime d'intéressement. La participation est en baisse alors que le chiffre d'affaires augmente ". Révoltant.