Points de vue sur l'actualitéLe seul contrat qui vaille est le CDITout autre type de contrat contribuerait à précariser encore plus l'emploi et pourrait provoquer une régression sociale. Le contrat de travail unique constitue l'illustration même de la fausse bonne idée. Remise au goût du jour la semaine dernière par l'Association nationale des directeurs de ressources humaines, elle est aussitôt considérée par le ministre du Travail comme une opportunité pour relancer l'emploi. Ses promoteurs, Pierre CAHUC et Francis KRAMARZ en 2004, puis Michel CAMDESSUS en 2005, partent du principe que le CDI favorise les salariés qui sont en poste au détriment des demandeurs d'emploi, notamment des jeunes et des seniors. La généralisation du CDD à tous les salariés permettrait, selon eux, de relancer l'emploi des exclus. Présentée comme la panacée, cette idée provoque une levée de boucliers chez les juristes qui la juge non conforme à la législation. En outre, le contrat unique induit une vision strictement économique des rapports sociaux dans l'entreprise et dans la société qui conduit à une harmonisation par le bas et fait du salarié une variable d'ajustement. La CFTC, pour qui l'économie doit impérativement être au service de l'homme - et non l'inverse -, ne peut y souscrire. Des inconvénients majeurs qui n'empêchent pas le candidat SARKOZY de reprendre l'idée à son compte durant la campagne électorale de 2007. Élu président de la République, il demande aux partenaires sociaux d'ouvrir des négociations qui aboutissent à l'accord national interprofessionnel de janvier 2008 sur la modernisation du marché du travail. À l'époque, ni le patronat ni les syndicats ne veulent, en effet, entendre parler de contrat unique. Pour la CFTC, le seul contrat unique qui vaille est le CDI. Tout autre type de contrat contribuerait à précariser encore plus l'emploi et pourrait provoquer une régression sociale. Toutes les études un tant soit peu sérieuses le montrent : le CDI a permis de limiter la casse de l'emploi. La cause du chômage des jeunes et des seniors est à chercher ailleurs : du côté des entreprises, par exemple, qui malgré de jolis discours sur la responsabilité sociale, refuse de donner leur chance aux travailleurs les plus jeunes et les plus âgés. |