Points de vue sur l'actualitéPas de dérive de l'assistanatL'État doit manifester sa solidarité envers les plus faibles. Indépendamment de la violente polémique sur le Revenu de solidarité active (RSA) et sans vouloir tomber dans la controverse, on peut dire que des questions essentielles sont posées, mais que les réponses qui y sont apportées ici ou là ne sont pas conformes au projet de société de la CFTC. D'une part, elles risquent de monter nos concitoyens les uns contre les autres en stigmatisant une partie d'entre eux, d'autre part, elles renforcent l'individualisme au détriment du collectif qu'il conviendrait plutôt d'encourager en cette période de crise. Ce débat est aujourd'hui ouvert et nous offre l'occasion de rappeler des principes intangibles. Pour la CFTC, le RSA ne saurait relever de l'assistanat, mais plutôt de la solidarité que la nation doit manifester à l'égard des plus faibles. En outre, il est faux de dire que le RSA est à l'origine d'une " dérive de l'assistanat ", puisque, depuis une quinzaine d'années, le nombre de bénéficiaires du RMI puis du RSA ne varie guère oscillant entre 1,1 million et 1,3 million. Par ailleurs, il est profondément injuste de demander à des personnes à la recherche d'un emploi de travailler gratuitement en contrepartie du versement du RSA. Tout simplement parce que tout travail mérite salaire. S'il y a des travaux d'intérêt général à réaliser, pourquoi ne pas les rémunérer à leur juste valeur ? La recherche d'emploi occupe à plein temps ; si on en consacre une partie à des travaux d'intérêt général, c'est autant d'énergie qu'on ne mettra pas dans la recherche d'emploi. Au lieu d'obliger les titulaires du RSA à travailler gratuitement, il serait préférable de tout mettre en œuvre pour qu'ils suivent une formation : il se trouve, en effet, que les personnes au RSA sont en majorité faiblement qualifiées. Au lieu de s'attaquer aux conséquences de la pauvreté, ne vaudrait-il pas mieux s'attaquer à ses causes ? Cette question personne ne la pose et pourtant, c'est bien là que se situe le nœud du problème. |