Points de vue sur l'actualité

Prévention du stress : trop loin des attentes

Après plus d'un mois de suspense, le ministère du Travail a dévoilé son bilan des accords signés dans les entreprises de plus de 1 000 salariés. Ce premier bilan qualitatif depuis le "plan d'urgence " de 2009, faisant suite à l'ANI sur le stress de juillet 2008, montre que la partie n'est pas encore gagnée le rapport recense seulement 234 accords et 250 plans d'action entre octobre 2009 et octobre 2010. Ce qui correspond à un peu. Le rapport recense seulement moins d'une entreprise de plus de 1 000 salariés sur deux. Le constat de la direction générale du Travail (DGT) est sans équivoque : les risques psychosociaux (RPS) grignotent peu à peu la qualité de vie des salariés. Première observation : les engagements pris pour réduire le stress au travail sont rarement suivis de mesures concrètes. Pire, "Aucun accord ne contient de programme d'actions de prévention finalisé" incluant par exemple une formation de l'encadrement, des mesures pour agir sur les facteurs qui touchent à l'organisation du travail ou l'accompagnement au changement. Un certain nombre d'autres d'insuffisances sont pointées : manque d'implication du management, d'information/expression des salariés que ce soit dans le diagnostic ou le programme d'actions. Les facteurs de RPS sont identifiés indépendamment de l'activité de l'entreprise et dans seulement 44% des accords. Les facteurs de stress sont pourtant connus : intensité de travail (contraintes de rythme, objectifs irréalistes ou flous, exigences de polyvalence,...), dégradation des rapports sociaux (entre collègues ou avec la hiérarchie, inadéquation de la tâche à la personne, manque d'attention au bien-être des salariés), insécurité dans le travail (crainte de perdre son emploi, de ne pas évoluer, conditions de travail insoutenables, changements incessants),...Enfin 65 % des accords mettent en place un comité de suivi, mais privilégient une nouvelle instance plutôt qu'une commission au sein d'une instance légale existante (CCE ou CHSCT). Il reste encore des progrès à faire !

C'est dit : "Comme le montrent dramatiquement les récents événements chez Orange, il reste encore beaucoup à faire. Les solutions ne sont pas simples, mais elles existent. Je déplore notamment que les entreprises n'en soient qu'au stade d'observation et non à l'application des solutions avec des engagements précis des directions. "" Joseph THOUVENEL, secrétaire général adjoint à la CFTC