Points de vue sur l'actualitéPartage de la valeur ajoutée : la balle dans le camp des employeurs"D'un côté, plus de 80 milliards d'euros de dividendes sont distribués pour les actionnaires des entreprises du CAC, de l'autre il n'y a pas d'argent pour les salaires ". Nicolas SARKOZY "ne peut accepter " ce constat. Il n'est pas le seul ! Par cette petite phrase lâchée le 7 avril, le chef de l'État annonce qu'un projet gouvernemental visant à contraindre les entreprises à rémunérer les salariés en cas d'augmentation de dividendes est dans les tuyaux. L'idée d'une prime exceptionnelle de 1 000 euros accordée aux salariés est avancée par le ministre du Budget, le 13 avril. Problème : les salariés des entreprises sans actionnaires ne seraient pas concernés. Et si cette prime passe par la participation, ceux des PME et TPE de moins de 50 salariés n'y auraient pas accès. "À un moment, il faudra bien qu'on aboutisse à une révision de la participation afin qu'elle soit généralisée, sans bien sûr qu'elle se substitue à un salaire ", s'impatiente Gabrielle SIMON, première vice-présidente confédérale. Le projet du gouvernement mérite donc d'être mieux ficelé selon la CFTC. D'autre part, ce projet de prime ne doit pas en écarter un autre beaucoup plus ambitieux, celui du partage de la valeur ajoutée en trois tiers (investissements, dividendes, salaires), "un principe qu'on devrait rendre obligatoire avec des exceptions, par exemple pour les entreprises nouvellement créées ayant besoin d'investir, ou dans certains secteurs très particuliers " renchérit Joseph THOUVENEL, secrétaire général adjoint en charge des questions économiques. Les organisations syndicales planchent sur le sujet, mais se heurtent depuis 2009 à une fin de non recevoir du MEDEF. Sur l'impulsion de la CFTC, une proposition mettant le partage de la valeur ajoutée au coeur de la rénovation des IRP dans le cadre des discussions sur la modernisation du dialogue social a été présentée, le 18 mars. Mis devant leurs responsabilités, les employeurs ont réservé leur réaction pour la réunion du 26 avril. La balle est dans leur camp. |