Points de vue sur l'actualité

Chèque transport : la CFDT a la mémoire qui flanche

Quand certains sont à court d'idées, ils n'hésitent pas à reprendre celles des autres. Explication. Pour compenser, au moins partiellement, les augmentations des prix du loyer et des charges, le coût du trajet domicile-travail qui s'allonge, le leader cédétiste vient de réclamer la création d'un chèque transport permettant aux salariés de mieux faire face à la vie chère et à la dégradation de leur pouvoir d'achat (Grand Rendez-vous RTL-Le Figaro-LCI du 20 mars). Quelle bonne idée ! Faut-il rappeler au numéro un de la CFDT les raisons de l'échec du chèque transport proposé par la CFTC et soutenu par Dominique DE VILLEPIN en 2007 ? Les compagnies pétrolières et les entreprises de transport n'ont jamais été favorables à ce dispositif. Fort de ce constat d'échec, François FILLON invitait, en 2008, les partenaires sociaux à ouvrir des négociations sur la création d'une "prime transport" et à lui transmettre leurs préconisations. À l'époque, la CFDT avait décliné l'offre du Premier ministre. Seules la CFTC, la CGT-FO et la CFE-CGC, côté syndical, et la CGPME, côté patronal, avaient accepté de se retrouver autour de la table de négociation. Les discussions avaient abouti à une loi* obligeant les entreprises à prendre en charge 50 % des frais de déplacement domicile-travail pour les salariés qui ont accès à des transports en commun - généralisant ainsi le dispositif mis en place en Île-de-France -, et pour les autres, de créer une "prime transport " de 200 euros. Il aurait été possible d'obtenir davantage : le second dispositif est, en effet, resté lettre morte, faute d'avoir été rendu obligatoire, comme l'avait demandé la CFTC. Mais au moins, en étant réaliste, avons-nous avancé. Alors que d'autres restaient accrochés à de vaines chimères.

* Décret n°2008-1501 du 30 décembre 2008, JORF n°304 du 31 décembre 2008, page 20654.