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Restructuration industrielle : Bercy évite quelques faillites

79 entreprises de plus de 400 salariés en difficulté ont été accompagnées en 2010 par Bercy qui estime avoir sauvé, par son action, 62 000 emplois. C'est peu par rapport aux emplois détruits, mais c'est déjà ça. Le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) qui dépend du ministère de l'Économie (Bercy) vient, en effet, de rendre public son bilan officiel 2010. Depuis 1982, date de sa création, le CIRI accompagne les entreprises de plus de 400 salariés en difficulté (d'ordre financier ou opérationnel) qui en font la demande. Objectif : éviter la cessation d'activité et préserver les emplois. Le CIRI a un rôle à la fois de facilitateur vis-à-vis des banques, des actionnaires ou encore des investisseurs et aussi de conseil pour obtenir un étalement de créances sociales ou fiscales, réaliser une restructuration financière, ou un rapprochement de deux entreprises, par exemple. Avec la crise, les demandes avaient afflué en 2009 (69 entreprises suivies). La tendance se poursuit en 2010. Plus de la moitié (65%) des demandes concernent le secteur de l'industrie, notamment l'automobile. Sur les 79 entreprises accompagnées par le CIRI en 2010, 45 s'en sont bien sorties, 5 n'ont pas pu redresser la barre, et 29 sont encore en suivi. " C'est une action utile et il faut continuer dans ce sens, mais cela reste largement insuffisant tant qu'on n'aura pas réglé les problèmes de fonds, notamment le développement des PME, note Joseph THOUVENEL, secrétaire général adjoint de la CFTC. Le problème est qu'on accorde les mêmes aides et exonérations de charges à une grande banque et à une PME industrielle, il faut absolument évaluer l'impact des politiques d'exonération qui représentent des milliards d'euros et réorienter ces aides vers les entreprises et les bassins d'emplois qui en ont vraiment besoin, qui sont les plus touchés par la crise et le chômage ".