Points de vue sur l'actualité

Les organisations syndicales acculées sur le dossier de la rémunération de fin de formation (R2F)

Depuis le 1er janvier 2001, le sort des demandeurs d'emploi qui arrivaient en fin de droits à l'assurance chômage suivant une formation professionnelle était en suspens. Jusqu'alors, l'allocation en faveur des demandeurs d'emploi en formation (AFDEF) leur permettait d'être rémunérés à hauteur de cette allocation jusqu'au terme de leur formation, à condition que celle-ci permette d'acquérir une qualification reconnue et d'accéder à un emploi " en tension ". Cette allocation encourageait les demandeurs d'emploi à s'engager dans des secteurs d'activité répondant à un besoin sociétal identifié tout en leur assurant un revenu décent. Les bénéficiaires de feu l'AFDEF étaient majoritairement des jeunes femmes suivant des formations dans les secteurs du sanitaire et du social.

Ce 24 mars, il est proposé au Conseil d'administration de Pôle emploi de mettre fin au suspens et d'instituer la rémunération de fin de formation (R2F), dont le montant maximum forfaitaire sera seulement de 652? par mois !

La CFTC déplore ce désengagement de l'État qui va conduire à pénaliser davantage les jeunes et les femmes. Par ailleurs, elle n'incitera pas non plus les demandeurs d'emploi à se réorienter sur les métiers " en tension ", s'exerçant bien souvent dans des conditions difficiles. Ces dizaines de milliers de cas se rajouteront donc bientôt aux 6 millions de travailleurs qui vivent avec moins de 750? par mois !

Si les membres du Conseil d'administration de Pôle emploi n'acceptent pas cette proposition du Gouvernement, alors ces demandeurs d'emploi en formation n'obtiendront rien. La CFTC se retrouve donc au pied du mur, mais contrainte d'accepter ce pis-aller.