Points de vue sur l'actualité

Assurance chômage : préserver et consolider

En attendant le 25 mars, censé être l'ultime rendez-vous de négociation de la nouvelle convention d'assurance chômage, les partenaires sociaux ont sauvé ce qui devait l'être dans l'urgence. Ils ont ainsi prorogé le dispositif d'assurance chômage et celui de la convention de reclassement personnalisé (CRP) jusqu'au 31 mai 2011, alors qu'ils devaient expirer au 31 mars. Le temps de ramener le Medef à de meilleures dispositions ? Il s'obstine à vouloir, comme en 2008, réduire automatiquement les cotisations sociales en cas d'excédent du compte de résultat de l'UNEDIC d'un million d'euros, sur une période de deux semestres consécutifs. C'est faire peu de cas des 11 milliards d'euros de déficit cumulé de l'Unedic (prévision pour la fin 2011) et prendre le risque de ne pouvoir maintenir le niveau d'indemnisation de la convention actuelle, ce qui serait inacceptable pour la CFTC pour qui la priorité est d'aider et de soutenir les plus fragiles. La CFTC rejette ces réductions s'il n'y a pas au préalable apurement de la dette. La CFTC défend également des solutions ouvrant sur des logiques vertueuses, comme la sanction des entreprises qui abusent des contrats précaires ou encore la transférabilité des droits. "Nous défendons la mise en place d'un système simple et transparent de portabilité des droits pour que le demandeur d'emploi prenne un travail sans crainte de perdre ses droits non consommés " ajoute Gabrielle SIMON, première vice-présidente confédérale et chef de file de la négociation. La copie du MEDEF qui sera remise sur table le 25 mars doit faire plus que reconduire la convention existante, elle doit sécuriser le régime. Mais les déclarations de Laurence PARISOT, lors de sa traditionnelle conférence de presse mensuelle, mardi 15 mars, laissent craindre que le MEDEF restera inflexible.