Points de vue sur l'actualité

Retraites complémentaires : ça coince

Les partenaires sociaux n'ont pas pu bien se préparer à la sixième séance de négociation sur l'avenir des retraites complémentaires. Et pour cause(!), la partie patronale, conduite par le Medef, a proposé un texte sur table, le 9 mars. Classique. L'objectif de cette négociation est bien de fixer les nouvelles règles de fonctionnement de l'ARRCO (pour tous les salariés) et de l'AGIRC (uniquement pour les cadres), mais - surtout - de pérenniser les deux régimes et ne pas faire trop de perdants du côté des salariés et futurs retraités. Le MEDEF ne rejette pas le maintien des avantages familiaux (majoration pour ceux qui ont eu trois enfants) et conjugaux, mais proposera t-il - comme la CFTC le demande - 10% pour tous à partir de trois enfants ? Ou encore préconisera-t-il une hausse du taux de rendement ? Actuellement, pour 100 euros cotisés, le retraité a droit à 6,70 euros (10,21 euros en 1993). Des points cruciaux pour la CFTC. Ces sujets ont été abordés, mais pas traités lors de la séance du 24 février : "Nous avons poussé un coup de gueule car le MEDEF ne veut pas entendre parler de hausse de cotisations, s'insurge Pascale COTON, secrétaire générale adjointe. Pas la peine, dans ces conditions, de parler des autres sujets. On nous demande en fait d'aller faire des courses avec un porte-monnaie, sans qu'on sache combien d'argent il y aura dedans au moment de payer ! ". La CFTC propose une hausse de 0,4 % des cotisations étalées sur deux ans à la charge des entreprises pour 60 % et à 40 % pour les salariés. Pour le 9 mars, Pascale COTON espère un acte fort du MEDEF : "Qu'il parle de "ressources" en allant vers une hausse des "cotisations" ! Ça ne doit pas être aux seuls salariés de trinquer, les entreprises aussi doivent participer ". Ce n'est pas gagné.

Dernière minute : le projet du Medef, dévoilé le 9 mars, a réservé bien d'autres surprises. Le texte propose par exemple la "mise en cohérence des opérations AGIRC et ARRCO", autrement dit la fusion des deux régimes qui ferait de nombreux perdants, ou encore concernant les droits conjugaux, des taux de pension revus à la baisse. La prochaine séance de négociation le 18 mars risque d'être tendue.