Points de vue sur l'actualité

Lilly France : une pilule difficile à avaler

Les salariés du groupe pharmaceutique Lilly France sont depuis février sérieusement secoués. Qu'on en juge : un PSE annoncé fin 2009 et confirmé au CCE le 21 février dernier. Et ce n'est pas tout. Pour économiser un milliard et compenser les pertes de brevets du groupe, 5 500 postes seront supprimés, dont 250 en France sur la base de volontariat. Khadija GAROUIT, déléguée syndicale CFTC à Fegersheim (Bas-Rhin), n'adhère pas à cet argument " Lilly monde a généré plus de 8% de bénéfice net en 2010, soit 5,6 milliards. L'activité se porte bien. Rien ne justifie le PSE imposé aujourd'hui. " Les représentants CFTC n'ont donc pas hésité à déplacer la date des élections pour s'occuper en priorité des salariés. " Nous avons réussi sur le site de Fegersheim à réduire le nombre de suppressions de postes à 145, au lieu de 195 (sur 1660), et nous suivrons de près ces salariés. Nous avons également alerté la direction sur l'urgence de conserver les intérimaires. Ces postes auraient dû être pérennisés. Si la direction fait la sourde oreille, la charge de travail va se répercuter sur les salariés du site et leurs conditions de travail se détérioreront ", complète la déléguée CFTC, opératrice de contrôle en 5X8 sur le site. Khadija GAROUIT dénonce aussi l'hypocrisie de l'accord seniors signé il y a peu de temps. Un accord non respecté dans le cadre du PSE qui touche massivement cette population de salariés. Lilly a, de plus, dû faire face à une tourmente médiatique en raison de clips vidéo internes dénigrant l'image des médecins et des visiteurs médicaux. Une situation qui devrait peser en mai sur les élections.