Points de vue sur l'actualité

Intérim : trois accidents mortels en un mois

En janvier, trois intérimaires ont été victimes d'accidents du travail mortels. Un lourd tribut pour ce seul secteur. Un soudeur est tombé d'une cuve en hauteur à Nogent-sur-Seine dans l'Aube, un coffreur a été tué par l'effondrement d'un mur sur un chantier à Lille et un deuxième soudeur, victime d'une chute mortelle sur un autre chantier à Flamanville (Manche). Les conditions de sécurité étaient-elles respectées ? Difficile pour l'instant d'établir les responsabilités que ce soit chez Emin- Leydier, Eiffage ou EDF, les trois entreprises utilisatrices. Du côté de Randstad, où étaient employés deux des trois intérimaires, il est vrai que le contexte social n'est pas des plus satisfaisants. À la fusion (avec Vediorbis) menée tambour battant, début 2009, a succédé un PSE qui a finalement été annulé. "Plus de 1 500 personnes (sur 5 000) sont néanmoins parties de façon plus ou moins volontaire explique Béatrice LE HÉCHO, déléguée nationale syndicale CFTC. Les exigences de rentabilité et la pression exercée sur les salariés se sont encore renforcées, et je ne suis pas sûre que l'humain soit aujourd'hui la priorité de l'entreprise. " En cas d'accident du travail, le coût est actuellement réparti entre l'entreprise utilisatrice pour un tiers et l'entreprise de travail temporaire pour les deux tiers restants. "En parallèle avec le PDG du groupe qui intervient auprès des pouvoirs publics, la CFTC fait pression au niveau de la Commission paritaire nationale de santé et de sécurité au travail pour que les utilisateurs portent cette responsabilité à 100 %, de façon à ce que les intérimaires soient correctement informés et protégés sur le lieu de leurs missions ", ajoute la déléguée CFTC.