Points de vue sur l'actualité

Dépendance : rassasiés mais pas entièrement

Le président du Sénat, Gérard LARCHER, a fait savoir, ce 1er mars, qu'il souhaitait que la prise en charge de la dépendance soit financée "en grande partie par la solidarité". Faut-il voir dans les propos de l'ancien ministre du Travail un signe rassurant, par rapport à l'appétit aiguisé des assureurs? La CFTC en doute. Dans cette réforme de la dépendance, toutes les pistes de financement complémentaires (hors solidarité universelle nationale) seront étudiées. Le chef de l'État, lors du lancement de la consultation nationale, le 8 février, avait ainsi invité à s'interroger sur le rôle des mutuelles, des compagnies d'assurance et des organismes de prévoyance dans la prise en charge d'une partie du cinquième risque. Ainsi rassasiés, les assureurs s'étaient faits un peu plus discrets qu'en début d'année, certainement pour ne pas jeter de l'huile sur le feu. Un mutisme de très courte durée, puisque la Fédération française des sociétés d'assurance vient de se déclarer favorable "à un système universel couvrant tout le monde, avec " la solidarité nationale pour les plus démunis ", puis au-delà d'un certain revenu, les assurés contribueraient eux-mêmes ". Du côté des mutuelles, le groupement des entreprises mutuelles d'assurance défend, lui, l'idée d'une "garantie perte d'autonomie" incluse dans les complémentaires santé. Mais ce groupement s'oppose à un système d'assurance privée obligatoire, contraire à sa philosophie mutualiste. Une " assurance privée obligatoire " défendue notamment par le MEDEF. Le chef de l'État devrait prendre des décisions cet été, sur la base des conclusions des groupes de travail au CESE auxquels la CFTC participe et des idées qui auront émergé des débats régionaux qui débutent au mois d'avril. Le PLFSS 2012 inclurait des mesures sur la dépendance.