Points de vue sur l'actualitéLe temps des uns n'est pas le temps des autresL'alternance constitue un beau sujet de négociation. Il appartient à nos délégués de s'en saisir. Avec les déclarations de Nicolas SARKOZY, le 1er mars, sur les moyens que le gouvernement entend déployer pour favoriser l'alternance, le débat sur l'emploi des jeunes vient de s'accélérer. Je regrette que le président de la République ait révélé les principales mesures de son dispositif sans attendre les résultats de la négociation qui se déroule actuellement entre les partenaires sociaux. Voilà une nouvelle preuve que le temps du politique n'est pas celui du social ! Pour un dialogue social efficace, n'aurait-il pas mieux valu que les réflexions des uns et des autres fassent l'objet d'une mise en commun? Si l'alternance reste l'un des meilleurs moyens de favoriser l'insertion professionnelle des jeunes, il faut s'interroger sur les blocages qui empêchent les entreprises d'y recourir. L'entreprise moderne n'est pas un lieu de la formation. Si elle doit le devenir, il faut que soit reconnu le statut du tuteur. Celui-ci ne doit pas être seulement un bon professionnel, il doit aussi être un bon pédagogue et pour le devenir, suivre une formation. L'apprenti doit également disposer d'un véritable statut qui allie les avantages liés au fait d'être encore étudiant et déjà travailleur : profiter, par exemple, des restaurants et des résidences universitaires, ou commencer à valider des points retraite. Le contrat d'alternance doit, enfin, intégrer des formations qui aident les jeunes à conquérir leur autonomie : la possibilité, notamment, de suivre des cours de code de la route, voire des cours de conduite afin de pouvoir se présenter à l'épreuve du permis de conduire. L'alternance constitue un beau sujet de négociation. Il appartient à nos délégués de s'en saisir. L'accord que vient de signer la CFTC à France Télécom est exemplaire. Il comprend des engagements chiffrés en matière d'emplois en CDI, de rémunération, de formation des tuteurs et, pour les étudiants, une demi-journée sur le temps de travail pour passer le permis de conduire. Il confirme que la CFTC a raison de compter sur la négociation pour que ses revendications deviennent réalité. |