Points de vue sur l'actualité

Présidence française du G20 : maintenant ou jamais

Le Président de la République avait affiché en décembre dernier sa volonté d'accorder une place importante au social durant la présidence française du G20. Il y a moins d'un an, lors du premier G20 social, la France insistait auprès de ses partenaires sur la nécessité de respecter les droits des travailleurs et les conditions de travail.

Alors que les ministres des finances du G20 vont se réunir à Paris, la CFTC souhaite que la présidence française applique les recommandations d'alors, synonymes de réelles avancées sociales et qu'elle marque donc de son empreinte la gouvernance mondiale.

Elle rappelle que la mondialisation ne doit pas se faire au détriment de la dignité de l'homme. C'est pourquoi, elle demande la mise en place d'un système de traçabilité sociale sur tous les biens et services échangés, permettant au consommateur de choisir en toute liberté entre une entreprise respectueuse des droits sociaux de ses salariés et une entreprise pratiquant le dumping social.

Ce principe de traçabilité sociale prôné par la CFTC permettrait aisément une vraie valorisation des entreprises ne recourant pas par exemple au travail des enfants et à des politiques de salaires indécents. Face aux distorsions de concurrence, il constituerait une première harmonisation des droits sociaux par le haut, devant aboutir à un socle de protection sociale universel.

L'harmonisation doit aussi se jouer sur un autre terrain : celui de la lutte contre les paradis fiscaux. Les pays du G20 doivent se doter d'outils encore plus performants pour identifier les sommes qui entrent et sortent des zones pratiquant le blanchiment.

Le Président de la République avait indiqué en décembre vouloir réunir dès les mois de mars 2011 les ministres du Travail et de l'Emploi. La présidence française du G20 a finalement décidé de cette réunion pour les 25, 26 et 27 septembre 2011... La CFTC déplore ce retard et rappelle que dans un tel contexte de crise mondiale, la défense des droits des travailleurs ne peut pas être sacrifiée sur l'autel de la rigueur.