Points de vue sur l'actualité

Doux : ils ne seront pas les dindons de la farce

Le mécontentement des salariés des ateliers du volailler Doux ne fléchit pas. Depuis le début des négociations sur les salaires, les représentants syndicaux sont confrontés à une fin de non recevoir. Pourtant en un an les résultats opérationnels courants sont passés de 1 à 26,6 millions d'euros permettant de verser 4 millions d'euros aux actionnaires. Mais pas question pour la direction d'accorder une quelconque augmentation salariale. Sur le tableau d'affichage de l'établissement de Blancafort (Cher) où elle travaille, Françoise Lavisse, DSC CFTC, donne le ton : "La direction veut continuer à pratiquer l'esclavage moderne ! ". Amère, elle constate qu'un salarié des ateliers qu'il soit nouvellement embauché comme employé depuis trente ans touche le SMIC horaire de 9 euros. "À part les augmentations nationales de 1,5%, les salaires n'ont pas été réévalués depuis quatre ans. " Conséquence bien visible : "À la CAF du Cher ou au CCAS où je siège, arrivent depuis quelques années des dossiers de salariés Doux qui ne peuvent plus assurer leur quotidien. " La CFTC demande "une augmentation de 5 % pour les coefficients de 135 à 155 et 4 % pour le restant de la grille, une augmentation de la prime du 6e jour, 10 euros de plus de prime de transport et une prise en charge supplémentaire de la prévoyance par la direction". À la l'issue de la troisième réunion de négociation, aucune revendication n'ayant été entendue, les syndicats ont occupé le siège de l'entreprise à Châteaulin (Finistère) une nuit et un jour. Ils se sont aussi passé le mot : boycott des prochaines réunions et les samedis les ateliers seront à l'arrêt.