Points de vue sur l'actualitéHôpitaux : tout est mesuré ou presqueAvec la mise en service imminente d'"Hospi Diag", les performances de chaque établissement de santé seront passées au crible. Toutes ? Non. Le temps passé aux côtés du patient est le grand oublié. Les professionnels du secteur sont inquiets. Prévu dans la loi Hôpital Patients Santé Territoires (HPST) de 2009 et élaboré par l'Agence nationale d'appui à la performance (ANAP), ce nouvel outil de gestion doit permettre, à partir d'indicateurs communs, de comparer 1 350 établissements de médecine-chirurgie-obstétrique fonctionnant selon une tarification à l'activité (T2A). " Comparer l'activité des hôpitaux publics et des cliniques privées avec les mêmes critères n'a pas de sens, observe le secrétaire général de la fédération CFTC Santé&Sociaux, dans le privé les chirurgiens sont payés à l'acte et pratiquent les opérations les plus rentables ". Cinq axes de performance seront mesurés par Hospi Diag : l'activité de l'établissement, la qualité et l'organisation des soins, les ressources humaines et financières. " Les indicateurs retenus, supposés améliorer la qualité des soins, ne prennent pas en compte le temps passé avec le patient, alors que la relation humaine est essentielle à nos yeux ", ajoute Michel ROLLO. On voit d'ici les dérives d'un tel système et ses conséquences tant sur les patients que sur le personnel. " À vouloir faire plus d'actes en un temps réduit et avec moins de personnel, nous allons vers une marchandisation du soin, or l'hôpital ne doit pas être géré comme une entreprise privée, le patient doit rester la première priorité", martèle Michel ROLLO. |