Points de vue sur l'actualité

Logement : la maison brûle toujours

Le Secrétaire d'État chargé du Logement admet " que la situation (du logement) est grave", mais que le gouvernement "s'est donné les moyens de lutter contre le mal-logement " (in Le Figaro du 2 février). La CFTC a du mal à y croire. Elle demande une véritable régulation du marché immobilier et un contrôle des loyers semblable à celui qui existe en Allemagne. Le 16ème rapport de la Fondation Abbé Pierre rendu public fin janvier montre que cet optimisme fait abstraction d'une réalité autre. Beaucoup de victimes du mal-logement sont en effet des salariés ! Ou des jeunes qui débutent dans l'emploi, des retraités qui ont besoin d'un nouveau logement mieux adapté à leur situation. Les offres du marché immobilier restent pour eux hors de prix, à l'achat comme à la location. Alors, il leur faut s'éloigner de leur lieu de travail, des centres-villes, des écoles... Pour tenter de remédier à ce problème - qui n'est hélas pas nouveau -, la CFTC demande une réelle application de l'IRL (Indice de référence des loyers). Sauf en cas de travaux améliorant de manière significative le logement. Actuellement, l'IRL s'impose uniquement aux baux en cours (en cas de renouvellement de bail, il est relativement faible). Mais l'IRL ne s'applique pas en cas de changement de locataire, ce qui fait flamber les prix de + 15% par un effet " boule de neige ". Les bailleurs étant tentés de " tenir compte des loyers habituellement pratiqués dans le voisinage ". De même, la CFTC demande l'adoption d'un dispositif similaire à l'IRL pour l'accession à la propriété. Sous peine de générer une nouvelle crise de l'immobilier car il n'y aura plus d'acquéreurs en nombre suffisant !

Ça flambe ! Les dépenses courantes pour le logement ont bondi en 2010 (+4,2%). Soit près du triple de l'inflation ! En cause la facture d'énergie qui a explosé (+12,1%), en raison de la hausse des prix du fioul et du gaz (respectivement de +22% et +36% au cours des cinq dernières années) et une consommation plus importante (en volume) en raison d'une météo moins clémente. Les loyers ont eux augmenté de 2,7% et les charges de 2,2% (ministère de l'Écologie).