Points de vue sur l'actualité

Selon le secrétaire d'État au logement, la situation s'améliore, la CFTC a du mal à y croire

M. APPARU admet que la situation est grave, mais ajoute que le gouvernement s'est donné les moyens de lutter contre le mal logement.

De quels moyens s'agit-il ? Du nouveau prêt à taux zéro pour l'accession sociale à la propriété ? De la construction de nouveaux logements sociaux ? De la vente d'appartements HLM ?

Quels sont les résultats obtenus ? Le 16ème rapport de la Fondation Abbé Pierre, mais aussi de nombreuses études montrent que beaucoup de victimes du mal-logement sont des salariés, et, en particulier, des jeunes qui débutent dans l'emploi, des salariés en mobilité, des retraités qui ont besoin d'un nouveau logement mieux adapté à leur situation.

Chaque fois qu'ils doivent accéder à un nouveau logement, les salariés, futurs salariés ou ex-salariés se trouvent face à des prix extravagants - à l'achat comme à la location. Alors, il leur faut s'éloigner de leur lieu de travail, des centres-villes, des écoles.

Il existe pourtant une solution que la CFTC a déjà proposée : une réelle application de l'IRL (Indice de Référence des Loyers) et l'adoption d'un dispositif similaire pour la vente de logements. Le problème de l'IRL actuellement, c'est qu'il ne s'impose pas en cas de changement de locataire mais uniquement aux baux en cours, et qu'il est modérément appliqué en cas de renouvellement de bail : En effet, " tenir compte des loyers habituellement pratiqués dans le voisinage " permet aux bailleurs de se faire la courte échelle pour monter les prix ! En cas de changement de locataire, la hausse est estimée à +15%. Il faut donc faire respecter l'IRL dans tous les cas (sauf lorsqu'il y a des travaux significatifs qui améliorent vraiment le logement).

Pour l'accession à la propriété, il faut, également, faire respecter un indice, sinon les salariés - dont les salaires montent par l'escalier pendant que les prix des logements prennent l'ascenseur - en sont exclus. Conséquence : nous risquons de connaître bientôt une nouvelle crise de l'immobilier car il n'y aura plus d'acquéreurs en nombre suffisant !

La CFTC réclame donc une véritable régulation du marché immobilier et un contrôle des loyers, semblable à celui qui existe en Allemagne.