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Rhodia : le bon accord, une question d'alchimie

On a parfois des bons principes sur le papier mais qui ne fonctionnent pas bien sur le terrain. Ça arrive dans la carrière d'un délégué syndical. C'est le cas de l'accord relatif à la seconde partie de carrière des salariés du groupe Rhodia qui vient de fêter son premier anniversaire. Mais sans tambour ni trompette. Un accord signé en décembre 2009 par la CFTC, la CFDT et la CFE-CGC et impulsé par la loi de 2009 sur l'emploi des seniors. Chez Rhodia, ces salariés représentent plus d'un tiers des 4 700 salariés. Parmi les onze mesures prises pour favoriser et maintenir dans l'emploi les seniors, la direction avait proposé un "congé grand-parental " pour aménager les fins de carrière. L'accord offre la possibilité à tous les salariés de plus de 50 ans de passer à temps partiel (au moins 80%) pour tout motif d'ordre personnel. En contrepartie, ceux qui auront fait ce choix, devront récupérer ce temps de congé après la date initialement prévue de départ à la retraite. L'objectif était louable, puisqu'il permettait de concilier vie professionnelle et vie familiale. "Mais autant dire que la loi réformant l'âge de départ à la retraite a sonné le glas de ce dispositif pour lequel les salariés seniors avaient déjà peu à gagner " commente Michel ZUCCOLOTTO, délégué syndical national CFTC de Rhodia. En effet, la première commission de suivi qui s'est réunie le mois dernier a révélé... qu'aucun salarié n'avait formulé le souhait de profiter de ce dispositif ! "La loi de 2009 a motivé bien des entreprises à mettre en place des accords. Mais la vraie question est : comment garder les salariés seniors en activité ?".