Points de vue sur l'actualité

Renault : licenciés pour espionnage industriel

Le constructeur automobile Renault se montre particulièrement vigilant lorsqu'il s'agit de protéger ses intérêts. En particulier ses secrets de fabrication et son projet de voiture électrique. Il en va de la compétitivité de l'entreprise, de sa capacité à innover. Déjà en juillet 2008, le constructeur avait déposé plainte pour " espionnage industriel " à l'encontre d'un journaliste d'un magazine automobile qui avait été placé en garde à vue. Cette fois c'est parmi ses propres équipes que les soupçons se portent. Trois cadres de l'entreprise, dont un appartenant au comité de direction, ont été mis à pied début janvier, puis licenciés. Depuis le dépôt d'une plainte de la direction contre X "pour des faits constitutifs d'espionnage industriel, de corruption, d'abus de confiance, de vol et recel, commis en bande organisée" une enquête a été confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

La piste d'une fuite vers la Chine de secrets sur la voiture électrique n'est pas exclue. La Chine dénie, elle, tout fondement à cette accusation. L'État, détenteur de 15% du capital du constructeur, joue l'apaisement. "Une enquête est en cours. Pour l'heure les salariés bénéficient, comme tout un chacun, de la présomption d'innocence. C'est la raison pour laquelle nous ne souhaitons pas commenter cette affaire, tempère aussi Lionel HEIN, DSC CFTC du groupe. Si ensuite les faits sont avérés, il s'agit d'agissements extrêmement graves et donc condamnables". Il ne reste plus qu'à attendre le résultat de l'enquête qui sera sans doute longue et fera encore couler beaucoup d'encre.