Points de vue sur l'actualité

RSE et traçabilité sociale : des paroles aux actes !

À l'occasion de la Conférence nationale de l'industrie (CNI) qui s'est tenue le 14 décembre dernier, la CFTC a interpellé Éric Besson, ministre chargé de l'Industrie, de l'Énergie et de l'Économie numérique, sur la responsabilité du groupe PPR (anciennement Pinault-Printemps-Redoute) en tant que donneur d'ordres par rapport à ses sous-traitants. La vente annoncée de sa filiale de distribution Conforama au sud-africain Stienhoff affole les fabricants de meubles français. Et en particulier le premier d'entre eux, Cauval Industries, qui craint que l'acquéreur potentiel soit tenté, en rachetant Conforama, d'apporter de nouveaux débouchés à ses propres unités de production à l'étranger, au détriment des fournisseurs français actuels. D'une taille imposante (5,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires), Stienhoff est en effet un groupe intégré qui contrôle toute la chaîne, de la fabrication à la distribution de meubles. Ce rachat pose clairement le problème de la responsabilité du donneur d'ordres par rapport aux sous-traitants et particulièrement vis-à-vis des salariés et du devenir des bassins d'emplois ", explique Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint de la CFTC. " Cela montre une nouvelle fois la nécessité de voir le consommateur informé sur le respect ou non des droits fondamentaux des salariés qui fabriquent les produits commercialisés dans notre pays. " Pour cela, la CFTC propose la création d'un label qui concrétise l'une de ses idées fortes. Facilement identifiable par une pastille de couleur sur les marchandises vendues, ce label garantirait le respect de l'interdiction du travail des enfants, le respect de l'interdiction du travail forcé, le paiement d'un salaire décent, la liberté syndicale et un minimum de couverture sociale (maladie, accident, retraite...). Le consommateur ayant alors la vraie liberté de choix en pouvant arbitrer entre respect des salariés, prix et qualité.