Points de vue sur l'actualité

Apprentissage : moins de com' et plus de concret !

Doubler le nombre de jeunes en alternance alors que 66 % des chefs d'entreprises envisagent de ne pas y avoir recours cette année*, l'objectif semblait déjà utopique. Mais en décidant de couper les aides créées en 2010 pour inciter les entreprises à intégrer des jeunes, le gouvernement rend la tâche encore plus délicate. Du fait de la crise, l'alternance a déjà subi une baisse de 20 000 contrats en 2009 et les chiffres 2010 devraient, au mieux, confirmer une stagnation. Pourtant, elle était soutenue par des aides aux entreprises, mais le gouvernement y a mis fin le 31 décembre 2010. Une politique de " stop-and-go " difficile à suivre selon Gabrielle SIMON, première vice-présidente de la CFTC, qui se refuse à céder aux opérations de communication qu'affectionne le gouvernement. " Au-delà du discours sur les chiffres, il faut faire de l'apprentissage un dispositif de qualité. Aujourd'hui on supprime les aides : il faut d'abord en faire une évaluation. On doit garder, réaménager ce qui fonctionne. " Plutôt s'attaquer concrètement aux freins au développement de l'apprentissage : préférer le côté technique de la formation plutôt que la théorie qui rebute certains jeunes, la confier à des professionnels et ménager des passerelles pour qu'ils puissent se réorienter. La formation doit cependant rester " suffisamment généraliste pour permettre une carrière évolutive tout en assurant des débouchés immédiats ". S'il faut aussi simplifier les formalités administratives pour les PME-PMI, la CFTC estime que les entreprises devraient rembourser les aides touchées s'il était établi qu'elles " utilisent l'apprentissage comme un apport de main-d'?uvre qualifiée bon marché, sans contrepartie pédagogique ".

* Enquête Ipsos sur l'apprentissage au sein des PME pour le compte des Apprentis d'Auteuil, janvier 2011.