Points de vue sur l'actualité

Paris intra-muros : piège doré à chômeurs

Il y a des réputations surfaites. Celle de Paris intra-muros, bassin d'emplois dense et dynamique pourvoyeur d'opportunités en or pour les salariés, en est une. Le Centre d'études et de l'emploi (CEE) pointe qu'en réalité, la Ville Lumière est une zone bien sombre pour les demandeurs d'emplois. Ils peinent, en effet, à y retrouver du travail rapidement. Alors que la durée de chômage était de 10 mois et demi dans l'Hexagone et de 11 mois et demi en Île-de-France dans le milieu des années 2000, les Parisiens, eux, mettaient en moyenne 14 mois à retrouver un emploi. Le phénomène est similaire pour les allocataires des minima sociaux. Avant que le revenu de solidarité active (RSA) soit instauré, les Rmistes représentaient 4,3 % de la population parisienne, un taux bien supérieur à celui de la région (3,6 %) et à celui de la France (3,2 %). Bref, il vaut mieux habiter la petite couronne ou tout au mieux aux portes de la capitale que d'être résident d'un des vingt arrondissements. Pourquoi ? Malgré le nombre important d'offres d'emploi disponibles, elles ne correspondent pas à ce que veulent les Parisiens. Et les emplois qu'ils recherchent se trouvent en revanche loin de leur domicile, de l'autre côté du périphérique. Avec un effet collatéral aggravant dû à l'éloignement : la recherche d'un emploi correspondant à leurs profils prend plus de temps. À ces écueils l'étude avance que s'ils ont eu la chance d'accéder à un logement social subventionné par l'État ou la Ville, les loyers privés sont tellement élevés, qu'une fois installés, il n'est plus question de déménager. Le piège se referme.

Retrouvez l'étude dans le détail sur www.cee-recherche.fr