Points de vue sur l'actualité

La grève en col blanc Volkswagen

Pouvoir s'opposer, toujours proposer : c'est la devise de la CFTC et celle de Joël ROUSSET, son délégué syndical chez Volkswagen à Villers-Cotterêts (Aisne). Notre délégué syndical et cadre, a réussi l'exploit d'une levée de bouclier parmi les cols blancs. Il a mobilisé sous la bannière CFTC, minoritaire sur le site, pas moins d'une cinquantaine de collègues lors de l'AG extraordinaire du 3 novembre. Du rarement vu chez Volkswagen, une entreprise à la culture peu revendicative. Si bien que la direction a dépêché un huissier pour mesurer l'ampleur de la mobilisation. En cause, un protocole d'accord qui prévoit la suppression de 8 jours de RTT pour les cadres et les agents de maîtrise. La contrepartie ? Lever le gel de certains salaires, indexer les salaires sur l'inflation 2010 et augmenter les primes. Alors que les autres organisations syndicales ne se sont pas opposées au projet lors du CE, pas même la CFE-CGC (pourtant syndicat des cadres), Joël ROUSSET, lui, ne voit pas en quoi les salariés concernés sont gagnants. " Il n'y a pas d'augmentation générale des salaires alors que la suppression de jours de RTT s'applique à tous ", explique-t-il dans un entretien accordé à L'Union, le quotidien régional. De plus, " les primes se font ponctuellement sur un an seulement, alors que la perte des RTT est définitive ". Et le délégué et son équipe de chercher de vraies compensations : " Nous pensons que nous pourrions obtenir au moins 1,5 point en plus de l'inflation ". La balle est désormais dans le camp de ses collègues du CE qui accepteront, ou pas, de repousser le protocole.