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Sofanor : fin d’année difficile

Depuis le 28 septembre, date à laquelle le tribunal de commerce valenciennois a mis en redressement judiciaire l’équipementier ferroviaire Sofanor, les salariés guettent la confirmation de l’accord d’un repreneur. Bien qu’ayant des commandes jusqu’en 2013, la société croule sous les dettes à tel point que ses fournisseurs refusent de la livrer. “ On doit cette situation paradoxale à une mauvaise gestion, un service commercial qui accepte des contrats à perte, une désorganisation interne due à l’embauche de diplômés sans expérience du secteur ” constate Benoît RÉMY, Délégué Syndical Central CFTC. “ Ce n’est pas faute d’avoir sonné le tocsin lors de réunions de Comité d’Entreprise, mais la direction préférait faire la sourde oreille ”. Ce qui fâche le délégué CFTC, c’est aussi une gestion du personnel empirique, sans GPEC, et une politique de formation qu’il qualifie de “ désastreuse ” : “ Nous sommes 158 salariés en CDI, près de 70 intérimaires et de nombreux ingénieurs consultants pour assurer des tâches non proposées en promotion interne ”. Les principaux clients, Alstom et Bombardier, se sont engagés à verser 7 millions d’euros jusqu’à fin décembre pour que Sofanor honore ses engagements. Parmi les repreneurs potentiels le délégué espère que la société italienne Saira sera acceptée car “ elle connaît notre métier et bénéficierait de notre carnet d’adresses et d’une ouverture sur la France. Mais il faut aussi qu’elle pérennise l’entreprise ”. Fin décembre, le tribunal se prononcera pour un nouvel actionnaire ou la liquidation judiciaire.