Points de vue sur l'actualité

Même décor, même synopsis

On y passe 35 heures par semaine, parfois moins, parfois plus. Voire pas du tout. On en parle beaucoup, il est l’invité de nombreux débats, mis en lumière, filmé sous tous les angles. Qu’il s’agisse de littérature ou de cinéma, le travail – et en particulier la souffrance au travail – inspire de nombreux auteurs. Cette rentrée confirme la tendance. Marion BERGERON témoigne de ses 183 jours dans la barbarie ordinaire, en CDD chez Pôle emploi chez Plon, Vincent TALAOUIT décrit son calvaire chez France Télécom Orange dans Ils ont failli me tuer (Flammarion). D’autres plumes ont choisi la voie de la fiction. Ainsi trois romans se distinguent en cette rentrée : Nous étions des êtres vivants de Nathalie KUPERMAN (Gallimard), Retour aux mots sauvages de Thierry BEINSTINGEL (Fayard) et Plan social de François MARCHAND (Le Cherche-Midi). Pour son premier festival de cinéma “ Lumière sur le travail ” (11-15 octobre dernier ; www.lumieres-sur-le-travail.fr ), l'université Paris-Ouest Nanterre-La Défense a également choisi d’aborder ce thème sous le prisme de la fiction. À l'inverse du premier festival “ Filmer le travail ” (http://filmerletravail.org/) organisé en novembre dernier par l'université de Poitiers et l'Agence régionale pour l'amélioration des conditions de travail de Poitou-Charentes, plus centré autour de documentaires. Parmi les 17 films sélectionnés par l’université parisienne et les plus récents (2009) : Rien de personnel, le drame de Mathias GOKALP, In the air de Jason REITMAN et 8 fois debout de Xabi MOLIA. Après les projections, scénaristes et universitaires ont croisé leur regard sur les risques psychosociaux, l’intensification du travail, les nouvelles méthodes d’évaluation, le travail des femmes, le chômage ou encore le retour à l’emploi. Prochain rendez-vous pour les amateurs du genre du 28 janvier au 6 février 2011 pour la seconde édition du festival poitevin.