Points de vue sur l'actualité

Revenu contractualisé d’autonomie : haro sur le RCA

Le gouvernement veut montrer qu’il agit pour la jeunesse. Le 28 septembre 2010, soit un an après le lancement d’un plan baptisé du même nom, c’est l’heure des bilans. Le ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives se targue d’avoir mis en œuvre près de 80 % des mesures annoncées dans ce plan : lancement d’un service civique ou encore de portails pour l’orientation et l’alternance, mise en place d’aides temporaires à l’embauche d’apprentis, financement de places supplémentaires en Contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS)… Et pour en rajouter encore un peu plus, le ministre annonce le lancement d’un Revenu contractualisé d’autonomie (RCA). Expérimenté à partir du mois de décembre, celui-ci prendra la forme d’une “ allocation d’autonomie ” de 250 euros versée chaque mois pendant deux ans aux 18-25 ans peu qualifiés “ sous réserve qu’ils s’engagent soit à rechercher un emploi, soit à suivre une formation ” et aux jeunes titulaires (au moins) d’un diplôme de licence en recherche d’un premier emploi depuis au moins six mois. Comme pour le RSA-jeunes étendu aux moins de 25 ans, ce nouveau dispositif n’est pas pleinement satisfaisant pour la CFTC. Seulement 9 500 jeunes seraient concernés par l’expérimentation. C’est trop peu pour répondre aux attentes exprimées. Raphaël GUINA, qui avait rencontré une semaine plus tôt le ministre et interviewé par France Info, est de cet avis : “ Ce dispositif doit être expérimenté sur tout le territoire. (…) De plus, les conditions d’attribution sont trop drastiques quand on sait le nombre de jeunes qui arrivent sur le marché du travail ! ” Sans compter que le montant de l’allocation ne suffira même pas aux jeunes pour payer leur loyer… et donc devenir autonomes. “ Afin de garder un minimum de crédibilité sur l’impact de ces dispositifs, le ministre doit faire un véritable bilan, précis, région par région pour chaque mesure afin de rassurer les jeunes et ne jamais perdre de vue que l’autonomie ne peut créer plus de soucis ” ajoute Claude RAOUL, membre du bureau confédéral en charge de la Jeunesse.