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Dialogue social dans les TPE : un texte détourné de son objectif initial

La CFTC déplore que les représentants des entreprises aient fait preuve d’un archaïsme antisyndical qui les a conduit à refuser un réel dialogue social pour les salariés des petites entreprises. Ces salariés souhaitent et ont besoin de disposer d’un lieu d’échange et de dialogue pour parler formation, évolution de carrière ou conditions de travail. Ils doivent pouvoir bénéficier de conseils et de soutien leur permettant de mieux prendre leur vie professionnelle en main.

Or, les représentants des entreprises restent insensibles à ces revendications légitimes. Ils refusent des commissions paritaires territoriales extérieures à leurs entreprises qui instaureraient enfin un véritable dialogue social.

Malheureusement, la voix des représentants des entreprises aura plus pesé que celle des représentants des salariés. Le compromis à minima du Parlement consiste à ne pas créer des commissions spécifiques mais à s’appuyer sur des commissions paritaires professionnelles ou interprofessionnelles créées par la loi Fillon 2004 sur la formation professionnelle.

Il laissera aux seuls représentants du patronat la responsabilité de faire vivre le dialogue social au sein des petites entreprises par le biais de ces commissions issues de la loi Fillon 2004, afin que les salariés de ces TPE bénéficient, comme le prévoit la loi d’Août 2008, d’une représentation collective.

Quel paradoxe ! Comment comprendre que les entreprises, qui soi-disant désireraient instaurer un dialogue social de qualité, refusent d’organiser et de créer les instances qui permettraient à ce dialogue social de devenir une réalité ? La CFTC refuse d'accepter que dans une France démocratique, de telles différences de traitement continuent d’exister entre les salariés des petites entreprises et ceux des grandes.